DE SAINT-MÉDARD EN JALLES
le château de monplaisir
A l’écart du hameau de Gajac, au sein du complexe sportif Robert Monseau, place Michel Gadret, se trouve une maison bourgeoise à l’architecture caractéristique du milieu du XIXe siècle, bien connue des habitants de Saint-Médard-en-Jalles sous le nom de “domaine de Montplaisir”. Le corps de logis, de plan rectangulaire, au toit en croupe couvert de tuiles creuses, possède un niveau de rez-de-chaussée percé de trois portes-fenêtres sur la façade principale et de trois fenêtres sur les façades latérales. Deux pavillons rectangulaires à un étage de deux travées de profondeur, couverts d’ardoises, encadre ce corps de logis. La construction est soignée, en pierre de taille avec des pilastres à bossages d’angle.
A la façade postérieure, la construction se développe sur cinq travées : celle du centre, en légère avancée, est percée d’une porte-fenêtre. Au-dessus d’une corniche saillante se trouve un étage d’attique qui couronne cette façade et les façades latérales, où alternent pierre et brique. A la fin du XlXe siècle, une marquise en fer forgé protégeait la porte-fenêtre centrale.
Aujourd’hui, propriété de la commune, récemment restaurée, la demeure a conservé une partie de son caractère d’antan.
Le compositeur Jean-Baptiste William Chaumet (1842-1903), a vécu dans cette maison. Il est l’auteur d’un grand nombre de morceaux de concert, notamment de musique de chambre, de quatuors et de pièces pour piano et violon. Passionné de théâtre, il a composé plusieurs opéras-comiques: “Le Péché de Géronde”, “Bathylle”, “La petite Maison”, une opérette “Mamzelle Pioupiou”, une tragédie lyrique couronnée par l’institut “Hérode”. Toutes ces œuvres ont été jouées avec succès à Bordeaux et à Paris.
Il remaniait l’écriture de “La Petite Maison” en vue de sa reprise à Paris au Théâtre de l’Opéra Comique quand la mort le surprit dans cette demeure le 19 octobre 1903. lI a également composé d’autres œuvres moins connues mais pleines de charme “Les Mauprat”, “Le Réveil de la Forêt”, “Patria”. “Le Pardon”. “Le Miracle”.
Monplaisir était aussi un domaine viticole, classé parmi les crus bourgeois, dont les vignes produisaient en 1908 huit tonneaux de vin rouge.