DE SAINT-MÉDARD EN JALLES
le château de GAJAC
Le château de Gajac est l’un des derniers et rares châteaux du Moyen-Age en Gironde à avoir gardé son authenticité. La totalité du château est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, par arrêté du 26 avril 2013. C’est une propriété privée qui ne se visite pas.
Le château de la Mothe-Gajac, a été vraisemblablement construit sur une ancienne motte castrale. Son implantation se situe dans une zone peu stratégique mais permettant de surveiller la rive droite de la Jalle à proximité du grand chemin de Bordeaux à Lacanau.
Le bâtiment est fortement endommagé pendant la guerre de Cent Ans et est totalement reconstruit à la fin du quinzième siècle, lui donnant sa forme actuelle. C’est un quadrilatère délimitant une cour et flanqué de quatre tours d'angle : 3 circulaires, et 1 carrée au nord-est qui abrite la chapelle. Le château reste entouré de douves sur trois côtés et un petit pont enjambe le fossé en eau côté ouest.
Le château et ses terres deviennent en 1580 la propriété de la famille Montaigne, qui le conserve à peu près jusqu’à la Révolution, soit pendant près de 200 ans. Geoffroy de Montaigne, cousin germain de l’écrivain Michel, rachètera également des domaines alentours, ainsi que la baronnie de Saint-Médard.
En 1786, Marie d’Augeard, veuve de Basterot devient propriétaire du château de Gajac. Entre 1787 et la Révolution elle y fait percer de grandes fenêtres, apportant une belle lumière dans le château, agrandir les pièces et rajouter un étage.
Au début de la Révolution, en 1789, la famille de Basterot émigre. Leurs biens propres, comme tous les biens des émigrés, sont saisis et vendus aux enchères comme biens nationaux. Le 26 Brumaire de l'an III, donc en 1792, le citoyen Cambon acquiert, aux enchères à la bougie, le château de Gajac, pour la somme de 91 500 livres.
Le château passera ensuite de mains en mains jusqu’à son rachat par la famille Castaing, une des familles très influentes de Saint-Médard, qui le conserve jusqu’en 1982.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un bunker est construit en quelques mois en 1943 accolé au château. En 1944, un bombardement touche le château, mais n’occasionne que des dégâts mineurs.A la fin de la guerre, le château est partagé en 4 parties par Madame veuve Fernand Castaing. Ses quatre enfants prennent chacun un quart du bâtiment et du domaine. À cette époque-là, le château est encore entouré de champs où paissent des vaches. Un terrain de sport occupe le devant du château et il n’y a encore ni lotissement, ni centre commercial.
À la fin du vingtième siècle, le château est dans un bien triste état. Outre les toitures des tours démolies par les Allemands pendant la guerre, des pans de murs se sont écroulés. Le soleil – et la pluie– pénètrent dans une aile ; une autre aile est utilisée comme poulailler. Le château tombe en ruine. Il est racheté et progressivement restauré par les trois familles qui l’habitent aujourd’hui. Les toitures et les huisseries sont refaites, l’intérieur est rendu habitable, et même les « bouches à feu » qui devaient le protéger sont à nouveau visibles et mises en valeur. Le château est sauvé de la ruine qui le menaçait.